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Fanny , 22 ans.

Je suis une blondinette d'1m68 et régulièrement lorsque je prends le métro, en particulier la ligne 13 pour rendre visite à une amie, j'ai droit à des regards vraiment déplacés sur le quai et à des actes encore plus scandaleux dans les rames.Une fois, alors que je me tenais à la barre centrale et que les portes venaient de se refermer, un homme à peine plus grand que moi s'est placé tout près, dernière moi et a commencé à sentir mon parfum dans ma nuque. Un frisson de dégoût m'a parcouru. Je l'entendais prendre de grosses bouffées d'air au-dessus de mon épaule. Heureusement, un homme d'une quarantaine d'années qui était en face de moi a vu la scène et lui a tapé sur l'épaule en lui disant bien fort : « Éloigne-toi de ma fille gros pervers ! ». J’ai remercié d'un sourire gêné l'homme et j'ai changé de wagon. Grâce à cela, j'ai su comment réagir lors d'une deuxième mésaventure. J'étais dans une rame bondée sur la ligne quand j’ai senti une main se coller bien à plat sur l’une de mes fesses. Me disant au début que c'était quelqu'un qui pensait avoir trouvé un appui, j'ai changé de position. Mais la main est revenue comme si c'était sa place normale. C'est alors que j'ai hurlé bien fort : « Celui ou celle qui a posé la main sur ma fesse est prié(e) de bien vouloir l'enlever. Merci ! ». Et la main est partie.

Témoignages 

Daphné, 36 ans

« Dissimuler les bleus et les bosses était devenu une préoccupation régulière. Quand cacher n'était plus possible, il fallait mentir : pour un hématome, je disais que j'avais pris une porte, pour un bras cassé, c'était un tas de bûches qui s'était écroulé. Quand je ne pouvais pas sortir, c'était une gastro. J'étais devenue très maladroite, souvent malade et personne ne s'en étonnait. Le pire était les mots. Leur violence était invisible mais tellement douloureuse ! J'entends encore résonner : im-bé-ci-le, bien articulé pour que je comprenne. Je gérais seule le quotidien, mais j’étais "incapable" selon les dires de mon époux. Il fallait anticiper ses désirs : une envie de hamburger et le petit plat mitonné partait à la poubelle ! Lorsque je suis tombée enceinte, mon mari a souhaité faire un test de paternité, "juste pour être sûr". Ses amis ont ri de cette bonne blague ADN, j'ai serré les dents. Je pensais naïvement que mon fils ne se rendait compte de rien car les "disputes" se passaient après son coucher... La dernière a eu lieu après son huitième anniversaire. J'en suis sortie avec un œil au beurre noir, des contusions, une  grosse migraine, des bourdonnements d'oreille et une image de maman très amochée. Le lendemain, j'ai  décidé de quitter  mon mari après avoir été convaincue par SOS Femmes battues qu'il fallait se sauver et que si mon mari finissait par me tuer, la vie du petit en serait transformée. J'ai enfin porté plainte et fait constater les blessures, un médecin de l’unité médico-judiciaire les a toutes mesurées. Après deux mois, j'ai bénéficié d'une mesure de protection et nous avons pu regagner le domicile. Monsieur a déménagé, non sans avoir emporté une bonne partie de mes affaires personnelles. J'ai été reconnue victime de violence conjugale au pénal, même si lui, ne reconnaît qu'une petite gifle. Il est toujours persuadé que je suis partie pour un autre et non à cause de sa violence. Mon fils m'a avoué récemment que, petit, il entendait les cris de papa la nuit et qu'il voulait que le matin arrive vite. La procédure de divorce est toujours en cours, trois ans après. Le petit et moi sommes toujours suivis par des psys, mais la vie est plus jolie. Pour ses 11 ans, mon fils a demandé que nous soyons enfin divorcés... Ce sera en avril, j'espère ! »

Valérie , 38 ans

« Victime de harcèlement sexuel hiérarchique au sein d’une administration territoriale en 2012, j'ai décidé de parler. Mal m'en a pris, car toutes mes collègues m'ont tourné le dos et m'ont même menacée : si je parlais, ma carrière serait finie (triste prémonition !) Ce fut pour moi le second coup de massue ! Malgré ces menaces, j'ai dénoncé le fautif qui s'en est tiré avec trois jours de mise à pied... Aujourd'hui, mon employeur veut me placer en disponibilité d'office pour raisons médicales mais je ne suis pas malade, juste inapte à travailler au sein de cette collectivité ! Cela fait donc maintenant deux ans que je ne travaille plus et ma carrière prometteuse me semble de plus en plus compromise...Tout cela pour avoir dénoncé mon chef de service (deux fois mon âge) qui m’a adressé des mails déplacés. Et aujourd'hui c’est moi qui me retrouve sans travail ! »

Angélina, 28 ans

Ce qu’il s’est passé

 

« J’avais une réunion avec ma déléguée générale. J'en ai profité pour lui demander deux jours de congés afin de m'occuper de la rentrée de ma fille. Elle a accepté mais m'a répondu : "Il faudrait que je pense à embaucher plus d’hommes". »

Comment elle a réagi

 

« Euh… Un homme aussi doit s’occuper de ses enfants non ? »

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